17 Décembre 2008
Je vais partir, loin, quelque temps, quelques jours. Dans le froid et le noir. Plombée de lourds bagages, je ne pourrai plus marcher. Qui sait quand je reviendrai ? Il est si dur d’avancer quand on n’est pas préparé aux regards hagards et aux allures défaites.
Quand au petit matin , après une nuit sans fond, on descend de l’avion et que le jour fait grise mine, il ne faut pas penser. Ne pas reculer et tenter de remonter le temps.
On va, un pied après l’autre, les orteils déjà gourds, sans vêtements molletonnés et bonnets fourrés. On va, les mains bleuies. Le visage rougi. Les yeux bouffis. On va…
Demain, il fera froid.
A deux, on se serrera. On mettra le chauffage. On se calfeutrera le soir, derrière les rideaux, pour avoir plus chaud.
Sous la couette, on sera bien.
Demain, on retrouvera les villes aux milliers d’étincelles, scintillantes d’étoiles, éblouies de lumière. Dans le froid qui givrera les arbres, on retrouvera l’atmosphère oubliée des Noëls passés.
Les mille joies qu’on ne dit pas.